La chirurgie des cornets inférieurs, qui comprend la turbinoplastie et la turbinectomie, a connu des avancées significatives au cours des dernières années grâce à l’introduction de nouvelles technologies telles que le microdébrideur et le piézotome. Ces techniques viennent compléter les interventions réalisées en cabinet, comme la radiofréquence ou les traitements au laser. Ces progrès sont apparus en réponse aux complications sévères observées, notamment le syndrome du nez vide (empty nose syndrome), associé à des interventions trop agressives sur les cornets.
Les cornets inférieurs : une fonction clé dans la respiration
Les cornets, situés sur les parois latérales des fosses nasales, sont des structures osseuses recouvertes de muqueuses. On distingue les cornets supérieurs, moyens et inférieurs. Ces derniers jouent un rôle crucial dans le processus respiratoire, agissant comme un filtre naturel qui réchauffe, humidifie et purifie l’air inspiré.
Cependant, certains troubles inflammatoires tels que les allergies, la sinusite chronique ou la polypose peuvent provoquer une hypertrophie des muqueuses des cornets inférieurs. Cette augmentation de volume peut entraîner une obstruction nasale, des difficultés respiratoires et des infections récurrentes.
La turbinoplastie : une intervention conservatrice et efficace
La turbinoplastie vise à réduire la taille des cornets inférieurs en retirant partiellement l’os et la muqueuse tout en préservant leur fonction. Contrairement à la turbinectomie totale, cette technique limite les risques de complications, notamment le syndrome du nez vide, en maintenant les fonctions essentielles des muqueuses.
Déroulement des interventions : turbinoplastie et turbinectomie
Avant l’opération, un bilan complet comprenant une consultation anesthésique et des examens préopératoires est réalisé. L’intervention, effectuée sous anesthésie générale et guidée par endoscopie, peut inclure :
- La turbinectomie partielle : Cette technique consiste à retirer une partie du cornet inférieur tout en laissant intacte une portion de son attache supérieure. Bien qu’efficace, cette méthode est aujourd’hui moins utilisée en raison de son caractère invasif.
- La turbinoplastie motorisée : Avec des outils modernes tels que le microdébrideur ou le piézotome, cette procédure permet une coupe précise et minimisant les risques hémorragiques. Elle inclut également une micro-cautérisation pour réduire l’hypertrophie muqueuse.
Ces approches innovantes réduisent les complications post-opératoires, telles que les adhérences, et préservent les fonctions respiratoires essentielles des cornets.
Quand envisager une chirurgie des cornets inférieurs ?
La chirurgie des cornets est généralement envisagée en dernier recours chez les patients souffrant d’obstruction nasale chronique résistante aux traitements médicaux (corticostéroïdes et antihistaminiques).
Un examen approfondi des fosses nasales, souvent accompagné d’une rhinomanométrie ou d’une rhinométrie acoustique, est essentiel pour confirmer le diagnostic. Une tomodensitométrie permet ensuite de distinguer une hypertrophie osseuse de celle des muqueuses.
Résultats et association avec d’autres chirurgies
Les interventions sur les cornets sont parfois combinées à une septoplastie pour corriger une déviation de la cloison nasale, ce qui améliore les résultats respiratoires. Selon la technique utilisée, les résultats peuvent varier, mais les approches modernes réduisent significativement les risques.
Chirurgie des cornets moyens et rhinoplastie
Dans certains cas, une rhinoplastie peut être combinée à une intervention sur les cornets moyens, notamment en présence de concha bullosa (pneumatisation excessive du cornet moyen). Cette anomalie peut provoquer une obstruction sinusienne et une déviation de la cloison nasale, nécessitant une correction chirurgicale.
Avec des techniques modernes et une prise en charge personnalisée, la chirurgie des cornets offre aujourd’hui des solutions efficaces et moins invasives pour améliorer durablement la respiration nasale.
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